La robe, une pièce intemporelle et universelle.

Quel style de robe vous ressemble ?

Vêtement mixte de l’antiquité.

La première robe de l’histoire est un chiton. Elle était portée dans l’Antiquité grecque par les hommes et par les femmes. C’est un vêtement indifférencié à travers les genres, les âges et les milieux sociaux jusqu’au Moyen Âge. La robe est un vêtement commun aux deux sexes. Si chez les pauvres, la robe reste très simple, chez les riches, elle est travaillée pour révéler le bon goût et le statut social. Les enfants, fille ou garçon, portent la même robe jusqu’à l’âge de cinq ou six ans.

C’est à la Renaissance qu’apparaît l’affichage de la différenciation sexuelle dans le vestiaire. Montrer les jambes de l’homme est symbole de virilité et de masculinité d’où l’expression “il est bien jambé”. La robe va devenir un vêtement féminin et va évoluer au travers des courants de mode.

Évolution des coupes de robe.

La robe à la française à la robe à l’anglaise.

Au début du XVIIIe siècle, la robe est volante. Il s’agit d’une robe de cour avec des plis plats dans le dos. Au milieu du XVIIIe siècle, elle devient la robe « à la française » et devient ainsi le costume officiel de la cour de la reine Marie-Antoinette. Plus ajustée, elle est composée d’un manteau de robe et d’une jupe. À la fin du XVIIIe siècle, c’est la robe « à l’anglaise » composée d’un manteau de robe avec une traîne et des basques, d’une jupe, et de manches trois quarts en sabot. Moins encombrante et plus confortable que la robe à la française, elle rencontre un franc succès.

La robe empire.

L’arrivée de l’Empire marque le retour des silhouettes filiformes à taille haute, inspirées par l’Antiquité. Du volume des robes à la française à des robes fluides et près du corps, au décolleté carré, manches étroites et portées avec un spencer, du nom du lord anglais. Au début du XIXe siècle, les costumes officiels sont réglementés par le Régime. Les dames autorisées à se présenter à la cour doivent porter une robe confectionnée d’un tissu venant de France, et la silhouette doit respecter une taille haute, des manches courtes, le tout porté avec un manteau amovible que l’on attache à la ceinture.

La robe de jour à la robe “cul de Paris”.

Au milieu du XIXe siècle, la robe de jour en sablier fait son apparition, avec une silhouette en sablier. Les manches sont volumineuses, le corsage ajusté et la jupe ample. La taille retrouve sa place naturelle et le corset refait son apparition. C’est aussi le moment où l’industrie du textile prend son essor, la mode devient plus accessible. C’est le début du romantisme, des mousselines, broderies et autres plumetis qui viennent orner les tenues.

Après 1860, c’est la robe à transformation du Second Empire. La robe est adaptée au moment de la journée ; pour le bal, on porte un décolleté et une étole, et pour le jour, un corsage à manches longues et ajustées. Les tissus, dont l’offre est de plus en plus importante, retrouvent de l’intensité dans les coloris. La fin du XIXe siècle est marquée par la robe à tournure, robe “à cul de Paris” ou robe pouf.

Les styles de robes article Laurence Glorieux. Robe époque victorienne
Les styles de robes article Laurence Glorieux.

La robe au XXème siècle.

Dès 1910, la tendance est à la simplification. Paul Poiret libère le corps de la femme en supprimant le corset. Après la Première Guerre mondiale, les coupes des robes vont se diversifier et venir souligner les courbes des femmes. Madeleine Vionnet crée des coupes en biais et des drapés, quand Coco Chanel raccourcit la robe et simplifie la mode pour plus de confort, de sobriété et d’élégance. En 1920, les robes laissent même apercevoir les chevilles des femmes, ce qui était pour l’époque un vrai scandale ! Dans les années 1940, Elsa Schiaparelli mêlera avec audace, arts décoratifs et mode.

Dans les années 1960, la robe est courte, le corps de la femme libéré. Courrèges propose trois lignes différentes pour ses collections, dont une pour la grande diffusion, c’est une révolution. La robe ne cesse d’évoluer, de se transformer, et de couvrir la femme avec pudeur ou exubérance, avec chic ou au contraire un style plus casual selon les créateurs. La robe est définitivement un basique de la garde-robe féminine.

Aujourd’hui, la robe est une pièce que toute femme possède et se décline dans toutes les tendances, en jean, en cuir, mini, maxi, de soirée, de mariée ou décontractée. 
De nombreux grands créateurs ont revisité la robe comme Yves Saint Laurent avec la robe Mondrian, la petite robe noire chez Chanel, les robes taille haute chez Paul Poiret, les robes trapèzes chez Courrèges ou encore la robe métallique de Paco Rabanne.

De nos jours, la robe est essentiellement associée à la garde-robe féminine dans notre monde occidental. Pourtant, cela n’est pas le cas partout dans le monde. En Orient et en Afrique, la robe est encore portée par les hommes et est considérée comme un vêtement traditionnel. Elle n’a certes pas la même coupe que les robes portées en Occident mais elle répond à l’une des définitions présente dans le dictionnaire Larousse : « vêtement d’une seule pièce, couvrant le corps jusqu’aux genoux ou aux pieds ». Elle s’enfile le plus souvent par la tête et possède ou non une ouverture dans le dos ou sur le côté.

Article le tout mini et la mini robe des années 60.

Certaines créations défient le temps pour s’imposer comme des pièces emblématiques. Nos robes, alliant élégance et simplicité, par leurs coupes intemporelles et épurées, transcendent les tendances éphémères.

LG

Sources : 

Fabiani, M. (2020). La robe : ses origines, son histoire et les types de modèles. Café Mode.

La robe une histoire culturelle. (2021). France Culture.